Rapport du GIEC sur l’adaptation : Agir, par et pour la paix et la justice !

Le dérèglement climatique détruit, il tue même, déplace des populations entières, chamboule leur vie par les sécheresses, les inondations et autres catastrophes qu'on appelle naturelles, mais qui sont le fruit d'un système de prédation, de spoliation et de destruction de la nature.

Selon le rapport du GIEC paru ce lundi 28 février, entre 3,3 et 3,6 milliards de personnes - soit la moitié de l’humanité - vivent aujourd’hui dans des contextes « hautement vulnérables au changement climatique ».
30 millions de personnes sont d’ores et déjà déplacées chaque année en raison d’événements climatiques.
Huit îles du Pacifique ont été submergées, deux autres sont sur le point de disparaître.
Si nous atteignons 2°C de réchauffement, 800 millions à 3 milliards de personnes devraient connaître une pénurie chronique d’eau. Les vagues de chaleur seront 5,6 fois plus fréquentes, les précipitations extrêmes 1,7 fois plus, et les sécheresses 2,4 fois.

Chaque dixième de degrés compte, chaque dixième de seconde que nous perdons par l’inaction climatique engendrera des victimes par millions.

Mais certains impacts du changement climatique sont déjà irréversibles, et le rapport du GIEC est clair : il faut en faire beaucoup plus pour s’adapter à ces impacts. À l’international, notamment en garantissant des financements pour l’adaptation aux pays les plus exposés (et les moins pollueurs) mais aussi en France.

Si nous continuons à avancer vers un réchauffement à 2°C, la France et l’Europe expérimenteront de fortes pertes agricoles liées à la sécheresse et à la chaleur, un manque d’eau (dans le Sud de la France, plus d’un tiers de la population risque de manquer d’eau à partir de 2°C, le double à partir de 3°C), des inondations et la montée des eaux. L’Outre-mer sera aussi particulièrement atteint : vagues de chaleur, cyclones tropicaux plus intenses, montée du niveau de la mer…

Selon une étude partagée dès 2020 par le gouvernement, six français sur dix sont d’ores et déjà concernés par des risques climatiques.
Nous le savions, le GIEC le confirme à nouveau : partout, les personnes âgées, les populations autochtones, les ménages à faible revenu et les groupes socialement marginalisés sont les plus vulnérables, les premières victimes d'un dérèglement qui exacerbe les inégalités sociales en les redoublant par des inégalités environnementales

La guerre en Ukraine montre à nouveau, et de manière terrible, les tensions et l’insécurité liée à l’exploitation des énergies fossiles, à l’appropriation des ressources, à leur prédation.
À l’occasion de la publication du rapport du GIEC, le chef de l'ONU, Antonio Guterres, a d’ailleurs déclaré que les événements actuels soulignent la vulnérabilité de l'économie mondiale et de la sécurité énergétique aux chocs et crises géopolitiques et la nécessité urgente de se tourner vers les énergies renouvelables.
Le Secrétaire général de la Croix Rouge a lui aussi alerté les États du monde, et appelé à traiter enfin la crise climatique comme un problème de sécurité mondiale, au même titre que la guerre.

Pour garantir la Justice et la paix, nous devons agir pour le climat : sortir de la dépendance aux énergies fossiles, d’où qu’elles viennent, et tout miser sur la sobriété et le développement des énergies renouvelables ; faire payer aux pollueurs le prix de l’adaptation au changement climatique, en proportion de leur responsabilité ; et garantir une transition écologique mondiale et européenne juste.

Pour cela, nous aurons besoin d'une coopération sans précédent entre États. Nous aurons besoin de multilatéralisme et de solidarité, pour le climat, la paix, et la justice !

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Pour le climat, pour la paix, pour la justice : sortir des énergies fossiles, d’où qu’elles viennent.

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TROIS QUESTIONS À... Sian Owen, de Deep Sea Conservation Coalition