A69 : Le combat continue - L’édito Justice du 11 octobre 2023

Le sujet unique de ma newsletter de cette semaine est la lutte contre l'autoroute A69. Mais je ne peux oublier que nous vivons des heures qui mettent la sensibilité à nu et le cœur au bord des lèvres. C'est avec en tête tout le fracas du monde que je suis une nouvelle fois allée voir Thomas Brail cette semaine. Il allait mal. Très mal. Le désespoir qui l'habite est certain. À celles et ceux qui héroïsent la grève de la faim menée, je veux dire que rien ne m'enchante dans ce qui se passe. Thomas a ma solidarité entière. Pas mon assentiment : je ne veux en aucun cas encourager qui que ce soit dans une démarche dont l'issue peut être mortelle. Je crois que notre responsabilité est de forger collectivement d'autres débouchés que celui-ci. Leur action a porté plus haut le flambeau de la lutte. Mais à quel prix? Je ne peux me satisfaire d’une démocratie incapable d'entendre les voix dissidentes. Nous ne voulons pas que certain·es risquent tout pour préserver, un peu, de ce qui fait l'essentiel de la vie. Tout ceci n'est pas un jeu, contrairement à ce qu'affirment des cyniques qui projettent leurs turpitudes sur autrui.

À qui condamne le combat mené et le résume à un spectacle, je ne sais que dire d'autre qu'il faut avoir le cœur bien sec et l'esprit bien étroit pour ne pas saisir que ce qui se joue est fondamental. Je conclus ces quelques lignes en disant que les arguments pour l'autoroute A69 n'ont pas la solidité qu'ils prétendent avoir. Issus d'un autre âge, ils se parent des attributs de la modernité, alors même que la vision qu'ils servent est condamnée par la réalité d'une crise écologique dont la matérialité ne peut plus être mise en doute. Les partisans de l'A69 n'en démordent pourtant pas. Notre vigilance ne doit donc pas faiblir. Le combat continue. Cette newsletter en est la preuve.

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Ne laissons pas mourir Thomas Brail !