Trois questions à... Stéphanie Gigan, engagée contre la nouvelle route du littoral à la Réunion

C’est un des enjeux majeure de l’élection régionale sur l’Ile de la Réunion: la construction de la nouvelle route du littoral (NRL), une aberration écologique de deux fois trois voies de 12,5 km, dont 8 km en viaduc au-dessus de l’océan, pour relier Saint-Denis à La Possession. En avril 2019, lors de la campagne pour les européennes, j’étais allée soutenir les opposant·es à ce chantier.

 

Vous faites partie des opposant·es à la nouvelle route du littoral sur l’île de la Réunion. En quoi est-elle problématique ?

Nous sommes contre le projet destructeur de digue avec laquelle la Région Réunion s'entête à vouloir finir sa NRL. Un tronçon de seulement 2,7km qui nécessite pourtant l’équivalent de 3 pyramides de Khéops en terme de matériaux!

Un choix fait uniquement pour satisfaire les lobbies du transport et les multinationales attributaires des marchés, faisant fi du désastre écologique engendré : prélèvement massif de matériaux, saccage de notre biodiversité exceptionnelle sur des dizaines d’hectares.

 

Vous vous êtes particulièrement attachée à lutter contre un projet de carrière en plein centre-ville…

Le site des Lataniers à la Possession est un poumon vert naturel, en plein cœur de la ville de la Possession, riche d’une quinzaine d’espèces protégées dont certaines en danger critique d’extinction, classé comme Espace de Continuité Ecologique et ZNIEFF. Les habitants les plus proches sont à moins de 150 mètres de la zone d’extraction prévue.

Et dans un rayon de 500 mètres vous trouvez la rue principale du centre-ville, des milliers de riverains, 5 crèches, 2 écoles, 2 établissements pour personnes âgées!

 

 

Vous venez de remporter une première victoire, expliquez nous, et quelle est la suite ?

Le 26 avril dernier, nous avons obtenu du Tribunal administratif l’annulation de la révision du PLU qui permettait une exploitation du site. Annulation sur la base de l’erreur manifeste d’appréciation, la commune ayant sous-estimé la richesse écologique du site et les impacts-nuisances que causerait irrémédiablement son exploitation. En l’état, le préfet ne peut donc plus autoriser de carrière. Malgré cette victoire, nous restons vigilants en espérant que le projet sera définitivement abandonné.

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