Quand on veut noyer son chien on l'accuse d'avoir la rage. Quand on veut s'attaquer aux féministes, les stratégies varient. On les menace au nom du désordre qu'elles incarnent, on leur enjoint de se taire, on les caricature pour mieux les ridiculiser.
Dans la société du ricanement, la moquerie permanente sert à dégoupiller toute forme de subversivité. Ces derniers temps, on rit grassement, d'un air entendu, dans le confort de l'entre soi masculin, à l'évocation de l'écoféminisme. Comme si vouloir conjuguer le soin de la terre et la volonté d'émancipation des femmes constituait une forme d'hérésie.